
La Suisse, pays du fromage et des cyclistes
Et une frontière de franchie …
Ça y est, on a passé notre première frontière ! Il faut dire qu’on s’en est rendu compte sur le tard, la frontière franco-suisse n’est qu’une formalité, on se rend à peine compte des panneaux qui changent de forme et de couleur. On s’arrête à Genève et la première rencontre que l’on fait est … avec des Turcs qui nous invitent à boire le thé dans le petit stand qu’ils tiennent au marché des saveurs du monde ! On sympathise avec Hüseyin et sa famille, qui vit en Suisse depuis plus de quarante ans, puis on continue notre route vers le lac Léman, ou on croise cette fois-ci un couple franco-turc qui passe le week-end de l’autre côté de la frontière. Trouver un bivouac ne sera pas chose aisée, cela prendra un peu de temps avant de quitter la civilisation et se rapprocher de la campagne, mais on trouvera finalement notre bonheur.
On découvre avec bonheur les pistes cyclables suisses : elles sont légion, de qualité et les routes parcourant tout le pays bien tracés et bien renseignés. On a un véritable sentiment de sécurité et de bien-être et il est bon de rouler sans (trop) se soucier des dangers de la route, car ici, les automobilistes sont également respectueux des deux-roues. Car bien que le pays intègre en bonne partie un paysage alpin, les cyclistes sont étonnamment nombreux et les Suisses définitivement sportifs.
On roule en direction de Lausanne, le long du lac. Le temps se gâte, de gros orages éclatent régulièrement déversant d’énormes trombes d’eau. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec d’autres cyclo-voyageurs lorsque l’on soit s’abriter pour éviter de prendre un grain : un couple de retraités américains voyageant sur des vélos pliables; un autre couple italo-polonais un peu moins bavard. En arrivant à Lausanne, on comprend tout de suite qu’en Suisse, la vie est chère s’il y a la moindre dépense à faire ! On passe deux jours de visite en ville :la cathédrale, l’horloge contant l’histoire des Vaudois, le musée Olympique. Ce dernier est très bien conçu, très intéressant; indéniablement, le musée est à la hauteur des moyens qui ont été mis en place pour faire l’apogée de l’olympisme !
On profite de cette pause à Lausanne pour se reposer. La fatigue s’accumule, alors on se plaît à traîner à notre rythme. Coupe du monde de football oblige, on s’arrêtera devant l’un des écrans géants en place dans la ville pour suivre en direct le match Italie-Uruguay et l’élimination de la Nazionale devant les centaines de Tifosis s’étant regroupés sur la place pour l’occasion. Jouissif … 😉
Premier contact avec des Suisses … de Turquie
C’est écrit dessus …
Au pays du fromage suisse
On part en direction de Gruyères. Avec un « s » pour la ville, et sans pour le fromage du même nom. Et sans trou, ça c’est pour l’emmental. En quittant Lausanne, on passe par la route de vignobles du Lavaux, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, toutes ces terrasses mises en place par des moines du XIIe siècle, le soleil se réfléchissant sur le lac Léman et les murs de pierre apportant chaleur et abris aux vignes, donnent vraiment du cachet et forme un paysage éblouissant. Les terrasses offrent de beaux points de vue sur le lac et les Alpes; on n’aura pas la chance de voir le Mont Blanc, la tête dans les nuages, mais on peut apercevoir l’Aiguille du Midi. Ça monte pas mal en passant les préalpes, mais Gökben tient un rythme soutenu que Nico a du mal à suivre (faut dire qu’il est plus chargé ;). On améliorera nos statistiques avec un dénivelé positif de 800m dans la journée et des pentes à -14% (marrant à vélo) et +16% (là c’est vous qui vous vous marrez). On devra même pousser pour la première fois les vélos sur quelques centaines de mètres quand l’inclinaison s’accentuera.
Les terrasses de Lavaux
Des vignes à perte de vue …
Lavaux et le lac Léman
Première poussée du voyage …
Une fois à Gruyères, on visite la maison du fromage où est fabriqué le véritable gruyère AOC. L’occasion de faire quelques dégustations et remplir notre ventre affamé de cyclo-voyageur. On se balade ensuite dans la cité médiévale et au château de Gruyères (XIIe-XIIIe siècles), profitant des points de vue sur les alentours. On roule ensuite vers Fribourg, ville à la limite (et coupé en deux) des régions francophone et germanophone de la Suisse. On s’y perd d’abord, descendant dans la vieille ville avant de tout remonter tant bien que mal. On réalise alors que les panneaux ne sont plus en Français mais bien en Allemand. Le dépaysement linguistique commence !
Fabrication du gruyère
Notre consommation de fromage quotidienne …
Ville médiévale de Gruyères
C’est toujours le même vélo qu’on pousse …
Trek en montagne dans l’Oberland bernois
Après un bref passage à Berne (on se lasse des villes, plus problématiques lorsque l’on circule à vélo; et la nature et les montagnes sont si proches et si belles !), on décide de passer quelques jours à Interlaken, entre les lacs de Thoune et de Brienz, et aux pieds des sommets alpins Jungfrau, Eiger et Mönch. On y rencontre Matt, un Américain qui voyage en Europe à vélo depuis 5 ans, dont ces 6 mois à vélo. ce dernier est d’ailleurs étonnant : un cadre tandem adapté pour une seule personne et emportant beaucoup (trop?) de bagages et matériel. Travaillant comme ingénieur informatique, il lui faut bien transporter ordinateur, batteries et panneaux solaires pour pouvoir travailler de n’importe où.
On délaisse les vélos pour se faire une grosse journée de randonnée (à gros budget donc, on est toujours en Suisse …) avec départ en train à crémaillère dans la montagne pour atteindre le plateau de départ à 1960m, puis trek de quatre heures jusqu’au sommet du Faulhorn (2681 m). On redescend ensuite vers le sommet First (2100 m) pour finalement redescendre à Grindelwald (1050 m). Magnifiques vues sur les Alpes suisses tout au long du parcours, mais journée éreintante; on se fatigue moins à vélo ! On profite de la grosse journée pluvieuse le lendemain pour … se reposer 😉
C’est parti pour une journée de marche
Nico déjà à la traîne
Un voyage fait de rencontres …
Sur le chemin du Faulhorn
Au coeur des Alpes suisses
Pause devant le Jungfrau
Vers les chutes du Rhin … et le lac de Constance
Après avoir quitté la région d’Interlaken, on en bave un peu pour continuer notre route le long du lac de Brienz, avec des côtes à plus de 8% qui redescendent après quelques kilomètres; on a l’impression de monter pour rien … On profite des cascades et du musée en plein air de l’habitat à Ballenberg (2 km de chemins dans les bois, une centaine de maisons datant du XIIe au XIXde siècle et déplacés de chaque coin de la Suisse jusqu’ici, et deux jours de visite conseillés par le musée !) avant d’attaquer le col de Brünig (1007 m) pour nous diriger plein Nord.
Sur la route de Ballenberg
Le musée comme pied-à-terre ?
Y’a pire comme lieu de bivouac …
On traverse Lungern (sans doute un des plus beaux lacs suisse que l’on ait vu) et Luzerne avant de rejoindre Zürich et passer quelques jours avec Sena, une amie de Gökben expatriée ici depuis deux ans. On profite de la civilisation pour se joindre au mouvement mondialiste (entendez par là Coupe du Monde de football …) qui sévit en ville : on assiste à la défaite de la Suisse et au désarroi de tout un pays … puis à la défaite de la France face à l’Allemagne et à la joie émanant de tous les Allemands et germanophones du coin (pour ainsi dire tout le monde autour de nous !).
Une photo sans les vélos …
… et une photo de promo !
On roule une fois de plus à trois le temps d’une journée, Sena nous accompagnant jusqu’aux chutes du Rhin puis Schaffhausen sur une cinquantaine de kilomètres. On essuie une violente tempête la nuit suivante, que l’on voit et entend arriver à des kilomètres et dont les nombreuses branches arrachées endommageront un peu la tente.
Les jours suivants, les réveils sont poussifs. Est-ce à cause du temps maussade qui s’est installé (on a perdu uen quinzaine de degrés en quelques jours et il pleut souvent) ou du rythme tranquille adopté depuis quelques jours ? On longe le lac de Constance un temps, en profitant pour se baigner quand la météo le permet, puis on roule jusqu’à Saint Gallen, connu pour sa fameuse bibliothèque renfermant des trésors datant du moyen-âge. On se dirige à présent vers la vallée du Rhin que l’on surplombe. Une grande descente nous attend avec l’Autriche en point de mire ….
Pause déjeuner sur la route
Les chutes du Rhin, côté suisse
Le calme avant la tempête
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